Subir un « burn out », c'est être « grillé », « brûlé », « consumé »...
En français, on parle de « syndrome d'épuisement professionnel ».
Ce syndrome rassemble de nombreux signes, ressentis subjectivement, et repérés par le psychologue clinicien : insomnie, crises de larmes, irritabilité, ruminations, forte angoisse, perte de sens, sentiment d'incompétence, dévalorisation de soi... Tous ces phénomènes concourent à un vécu d'épuisement, à une immense fatigue physique et psychique qui inexorablement s'est installée, malgré des mois de lutte vaine pour la désamorcer et retrouver toute son énergie d’avant.
Quelle aide le psychologue peut-il alors apporter, quand on a l'impression que c'est plutôt le travail qui est devenu fou ?
D'abord, en confirmant, le cas échéant, que la situation objective est pathogène, le psychologue peut alléger la culpabilité et desserrer l'étau d'angoisse. Il apporte soutien et réconfort en nommant ce qui est vécu et en repérant ce qui, dans la situation objective, dans le contexte de travail, est source de souffrance.
Il faut souligner combien l'immersion dans l'environnement de travail délétère, l'exposition prolongée aux facteurs de risques psycho-sociaux, aboutit inévitablement à l'épuisement des ressources de la personne.
Bien souvent, cet épuisement survient après des mois, voire des années de lutte contre soi-même, contre cette incapacité soudaine et d'abord incompréhensible à continuer à se sentir bien dans son travail.
La personne se demande ce qui ne va plus en elle, s'exhorte à redevenir celle qu'elle était avant, enthousiaste, efficace, dynamique dans son travail, parce qu'elle a besoin de retrouver son estime de soi et son plaisir à travailler. Elle se fait le reproche de ne pas parvenir, comme certains de ces collègues, à surmonter les difficultés, nouvelles ou pas.
Plusieurs séances de travail avec le psychologue peuvent restaurer la confiance en soi et la santé physique et psychique du sujet en proie à un burn out : en comprenant ce qui s'est passé souterrainement, à l'insu de la personne, et en montrant comment les efforts mêmes pour continuer à bien travailler, pour restaurer l'efficience perdue, ont contribué à l'épuisement.
Comme le dit Marie Pezé, « il serait illusoire de penser que nous laissons notre histoire personnelle accrochée sur un cintre, dans les vestiaires de notre lieu de travail » (Le stress au travail, un équilibre entre souffrance et plaisir).
Comprendre ce qu'on investissait dans son métier, comprendre de quoi est fait son rapport personnel au travail (hérité de l'éducation qu'on a reçue, de ses années de formation, de son caractère propre, etc), ce n'est pas imputer à de supposées failles personnelles son burn out, mais c'est identifier des leviers de dégagement : car c'est en repérant quel type de posture intérieure nous a exposé au burn out qu'on peut se rendre capable, à l'avenir, de s'en prémunir.