Marie Pezé : « il serait illusoire de penser que nous laissons notre histoire personnelle accrochée sur un cintre, dans les vestiaires de notre lieu de travail ».
(Le stress au travail, un équilibre entre souffrance et plaisir)
Le travail est un moyen de réalisation de soi.
Après la famille, qui nous a fourni un cadre contenant et protecteur, le lieu de travail recueille à son tour notre besoin d'une structure au sein de laquelle nous aurions notre place, nous serions ainsi reconnus, et nous pourrions nous déployer, exprimant et développant nos compétences.
Que se passe-t-il aujourd'hui, dans un univers où, de plus en plus, les objectifs sont définis de manière essentiellement quantitative, reléguant au second plan, voire escamotant les considérations qualitatives ?
Peut-on s'accomplir et s'épanouir dans son activité professionnelle, quand la maîtrise des gestes de métier et la recherche du « beau travail » doivent passer après les contraintes financières ? Quand la standardisation des procédures et l'impératif de rendement passent avant l'amour du travail bien fait ?
Le désarroi, l'angoisse, peuvent envahir le salarié, qui se sent peu à peu gagné par le sentiment d'être plongé dans un monde absurde, et de s'y consumer sans pouvoir réagir.
Le plus souvent, nous n'avons pas clairement conscience de ce que nous investissons dans notre activité professionnelle, des besoins profonds que celle-ci vient satisfaire. Lorsqu'elle cesse de remplir ces fonctions souterraines, inaperçues, inconnues de nous, mais structurantes, vitales, nous vacillons sans comprendre.
www. souffrance-et-travail.com